L'Emir Abd el kader

 

 

 

 

 

      Avec la conquête française de l'Algérie en 1830, de nombreux artistes voyagent et découvrent l'Algérie. Comme l'Italie, l'Afrique du Nord devient une source d'inspiration qui marque le 19e siècle.

     Le gouvernement français encourage les artistes et les chercheurs à partir en Algérie, afin de faire connaître aux Français ce nouveau pays à partir de leurs tableaux, son histoire, lesquels sont exposés aux Salons officiels dans le monde entier.

           La conquête de l'Algérie a duré de 1830 à 1852, et a occasionné de nombreux combats entre les troupes françaises et la résistance menée par l'émir Abd el-Kader.
Tout au long de cette période, Louis-Philippe commande de gigantesques scènes de batailles pour le nouveau musée historique de Versailles en particulier à Jean Adolphe Beaucé, Siméon Fort, Félix Philippoteaux et Horace Vernet.

 

                   

                 Abd-El-Kader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par si Mahieddine, il reçoit une éducation solide qu 'il complète auprès des maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences réligieuses,la littérature arabe, l'histoire, la philosophie, les mathématiques, l'astronomie, la médecine...  Platon et Aristote, AI-Ghazâli, Ibn Rushd et Ibn Khaldûn lui sont familiers, comme en témoignent ses écrits. Toute Sa vie, il étudie et développe sa culture.

        Il effectue le pèlerinage à la Mecque avec son père en 1826 et prend contact avec l'orient. Les pèlerins se rendent ensuite à Baghdad pour visiter le tombeau de Sidi Adelkader Djilâni, fondateur de la confrérie al-Qàdiriyya à laquelle se rattache la zaouïa de la Guetna. Ils échappent ainsi aux menaces du bey d'Oran qui a pris ombrage de l'autorité spirituelle de Si Mahieddine et de son fils en Oranie. 

Abd el-Kader chef de guerre : 1840 - 1847

       

      L’émir Abd el-Kader avait été l’âme de la résistance à la colonisation française de l’Algérie, dont la conquête avait été entreprise en 1830. D’abord installés sur la côte autour des villes, les Français cherchèrent à étendre leur implantation vers les campagnes, malgré l’insécurité entretenue par les musulmans commandés par l’émir. Le 16 mai 1843, vers onze heures, chasseurs, gendarmes et spahis aux ordres du duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, qui le poursuivaient depuis plusieurs semaines, arrivaient à Taguin au sud d’Alger. Un éclaireur musulman, Ahmar ben Farrath, aperçut la smalah d’Abd el-Kader. Les spahis du colonel Yousouf furent les premiers à attaquer, suivis par les chasseurs d’Afrique du duc constitué en réserve. En une heure et demie, les tentes de cette capitale ambulante qui abritait environ 20 000 âmes et 5 000 combattants étaient détruites, les membres de la famille de l’émir capturés (Lilla-Zarah sa mère, Mohammed bel Karoubi son chancelier), son trésor emmené. Malheureusement, Abd el-Kader était absent, étant à la poursuite de la division de Mascara aux ordres du général Lamoricière. Il ne se rendra qu’en 1847 et sera incarcéré à Pau puis à Amboise. Cependant, cette victoire sonna le glas de l’indépendance algérienne, malgré certainesrésistanceslocales.

 

    Bugeaud fut nommé gouverneur général de l’Algérie - le terme d’Algérie était devenu officiel depuis l’année précédente - le 29 décembre 1840. Il avait compris qu’on ne pourrait venir à bout d’Abd el-Kader qu’en lui empruntant ses propres armes, et d’abord la vivacité dans le déplacement et l’exécution. La guérilla ou , comme on disait, la "guerre des buissons", découverte par Bugeaud en Espagne dans l’armée napoléonienne, ne devait pas être menée par les armées régulières, trop lourdes et statiques. A la mobilité d’Abd el-Kader, il tenta de répondre par une capacité d’intervention reposant sur la formation de colonnes de six à sept mille hommes, légèrement équipées. Cela nécessita un renforcement considérable des effectifs français, qui dépassèrent cent mille hommes en 1846. La guerre totale décrétée, Bugeaud la livra sans pitié ni scrupule, harcelant son ennemi sans relâche, détruisant les silos dissimulés qui servaient de réserve à l’adversaire, s’acharnant contre les récoltes, faisant enfumer des populations entières dans des grottes, assumant explicitement le terme de "barbare" et bravant les critiques de la presse et de l’opposition, en particuliers celles de Louis Blanc et d’Alexis de Tocqueville.

 

 

 

Malgré le traité de la Tafna signé en 1837, qui reconnaissait l’autorité d’Abd el-Kader sur l’Algérie, celui-ci n’avait de cesse de vouloir en chasser les Français. Il avait levé une véritable armée et en novembre 1839, appuyé par le sultan du Maroc, Abd Al-Rahman, il déclarait la guerre à la France. Alors seulement commença véritablement la conquête systématique du pays, dont la monarchie de Juillet fit un motif de fierté nationale et d’héroïsme militaire. Cette conquête fut l’œuvre du maréchal Bugeaud de La Piconnerie, nommé gouverneur en 1840. Sa capitale détruite à Taguin en 1843 , lui-même refoulé dans le désert, Abd el-Kader se réfugia au Maroc. Mais l’armée du sultan fut vaincue à l’Isly tandis que la flotte bombardait Mogador et Tanger. Abd el-Kader fut alors expulsé par le sultan qui craignait lui aussi une invasion de la part des Français. Ce n’est qu’en 1847 que l’émir se rendit à Lamoricière après une guérilla de quelques années .

 

Le traité de Tafna :  est signé le 30 mai 1837 entre Abd El-Kader et le général Bugeaud suite à la bataille de Sickak (Algérie).

[] Contexte

Les français ne souhaitant pas occuper le pays, proposent un traité conciliant qui permet à l'émir de garder le controle de l'intérieur des terres au sud d'Alger et d'Oran.

Le général Bugeaud ne réalise pas que la tribu alliée des Ben Zetouns se trouve sur le territoire offert à Abd El-Kader. Ce dernier les masacrent presque jusqu'au dernier. Seul 1 600 survivants seront recueillis par les français.

[] Le traité

  • Article 1: L'Emir Abd el Kader reconnaît la souveraineté de la France.
  • Article 2: La France se réserve, dans la province d'Oran, Mostaganem, Mazagran, et leurs territoires, Oran Arzew, et un territoire, limité comme suit : A l'Est par la rivière Macta, et les marais dont elle sort ; au Sud, par une ligne partant des marrais précités, passant par les rives sud du lac, et se prolongeant jusqu'à l'oued Maleh dans la direction de Sidi Saïd ; et de cette rivière jusqu'à la mer, appartiendra aux Français. Dans la province d'Alger, Alger, le sahel, la plaine de la Metidja - limité à l'Est par l'oued Khuddra, en aval ; au Sud par la crête de la première chaîne du petit Atlas, jusqu'à la Chiffa jusq'au saillant de Mazafran, et de là par une ligne directe jusqu'à la mer, y compris Coleah et son territoire - seront français.
  • Article 3: L'Emir aura l'administration de la province d'Oran, de celle du Tittery, et de cette partie de la province d'Alger qui n'est pas comprise, à l'Est, à l'intérieur des limites indiquées par l'article 2. Il ne pourra pénétrer dans aucune autre partie de la régence.
  • Article 4: L'Emir n'aura aucune autorité sur les Musulmans qui désirent résider sur le territoire réservé à la France ; mais ceux-ci seront libres d'aller résider sur le territoire sous l'administration de l'Emir ; de la même façon, les habitants vivant sous l'administration de l'Emir pourront s'établir sur le territoire français.
  • Article 5: Les Arabes habitant sur le territoire français jouiront du libre exercice de leur religion. Ils pourront construire des mosquées, et accomplir leurs devoirs religieux en tous points, sous l'autorité de leurs chefs spirituels.
  • Article 6: L'Emir livrera à l'armée française 30.000 mesures de blés, 30.000 mesures d'orge et 5.000 b?ufs.
  • Article 7: L'Emir aura la faculté d'acheter en France, la poudre, le souffre, et les armes qu'il demandera.
  • Article 8: Les kolouglis désirant rester à Tlemcen , ou ailleurs, y auront la libre possession de leurs propriétés, et seront traités comme des citoyens. Ceux qui désirent se retirer dans le territoire français, pourront vendre ou louer librement leurs propriétés.
  • Article 9: La France cède à l'Emir, Rachgoun, Tlemcen, sa citadelle, et tous les canons qui s'y trouvaient primitivement. L'Emir s'engage à convoyer jusqu'à Oran tous les bagages, aussi bien que les munitions de guerre, appartenant à la garnison de Tlemcen.
  • Article 10: Le commerce sera libre entre les Arabes et les Français. Ils pourront réciproquement aller s'établir sur chacun de leurs territoires.
  • Article 11: Les Français seront respectés parmi les Arabes, comme les Arabes parmi les Français. Les fermes et les propriétés que les français ont acquises, ou pourront acquérir, sur le territoire Arabe, leur seront garanties : ils en jouiront librement, et l'Emir s'engage à les indemniser pour tous les dommages que les Arabes pourront leur causer.
  • Article 12: Les criminels, sur les deux territoires, seront réciproquement livrés.
  • Article 13: L'Emir s'engage à ne remettre aucun point de la côte à aucune puissance étrangère, quelle qu'elle soit, sans l'autorisation de la France.
  • Article 14: Le commerce de la Régence ne passera que par les ports français
  • Article 15: La France maintiendra des agents auprès de l'Emir, et dans les villes sous sa juridiction, pour servir d'intermédiaires aux sujets français, dans tous les différends commerciaux qu'ils pourront avoir avec les Arabes. L'Emir aura le même privilège dans les villes et ports français

Devant le général Desmichels commandant la province d'Oran. Le sceau de l'émir est apposé sous le texte arabe, celui du général Bugeaud sous le texte français.

 

      Bugeaud, cependant, se heurtait lui-même refoulé dans le désert, Abd el-Kader se réfugia au Maroc. Mais l’armée du sultan fut vaincue à l’Isly tandis que la flotte bombardait Mogador et Tanger. Abd el-Kader fut alors expulsé par le sultan qui craignait lui aussi une invasion de la part des Français. Ce n’est qu’en 1847 que l’émir se rendit à Lamoricière après une guérilla de quelques années.
 à un adversaire qui faisait bonne mesure. Peu à peu, en effet, Abd el-Kader avait posé les fondements d’un État algérien. Non seulement l’émir était le chef d’une armée bien organisée, il se révéla aussi un administrateur, mettant en place des circonscriptions et des fonctionnaires, assurant ainsi un minimum de centralisation. Il s’employa à la réforme fiscale en établissant l’égalité par la dîme sur les récoltes et l’impôt sur les troupeaux. Il frappa une monnaie, le boudiou, dans sa capitale de Tagdempt. Il s’efforça aussi de compléter les importations d’armes par la création de ses propres fabriques. L’émir jouissait d’un grand prestige au Maroc, ayant prêté allégeance au sultan Abd er-Rahman. Le collège des oulémas de Fès avait reconnu publiquement son autorité. L’ascendant d’Abd el-Kader sur ses hommes ne s’explique pas seulement par ses faits d’armes, mais aussi par son autorité religieuse. Bugeaud lui-même a su distinguer chez son adversaire une grandeur d’un ordre qui échappait à ses catégories de sabreur : "Cet homme de génie que l’histoire doit placer à côté de Jugurtha.

 

 

 

 

 



04/11/2007
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 29 autres membres